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Médium, extra-lucide

  • Photo du rédacteur: Stefany Astro-Psychologue
    Stefany Astro-Psychologue
  • 18 déc. 2024
  • 8 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 heures

La vision astrologique !


1920 Salon privé, le Métagniome fait son show
1920 Salon privé, le Métagniome fait son show

Perdue de vue ! Avis de recherche…


Nous sommes dans les années 1920, au cœur des Années folles. Une époque insouciante, avide de rencontres et de sensations inédites. Les grandes capitales ouvrent leurs salons aux mondanités : on s’y croise entre artistes, philosophes, scientifiques, aristocrates et excentriques. On débat de Freud, on lit Proust, on écoute Horowitz jouer du Chopin, puis, entre deux coupes de champagne, on découvre le fabuleux métagnome. Ni diseur de bonne aventure ni mage de théâtre, mais détenteur d’une faculté rare : la métagnomie. Au détour d’un salon privé ou à l’occasion d’une séance publique, il raconte une scène précise qui s’est déroulée dans une pièce qu’il n’a jamais vue. Les invités retiennent leur souffle. On ne parle pas encore de “paranormal” : on est dans la métapsychique, science nouvelle qui ouvre son Institut en 1919 à Paris.

Même André Breton, considéré comme l’un des pères de la nouvelle psychologie, s’intéresse fortement à cette capacité psychique. Il y voit un modèle pour sa propre « trans surréaliste » et retient trois piliers : le magnétisme, la transe métagnomique et l’observation méthodique héritée des expérimentations de l’IMI.


Mais qu’est-ce que la métagnomie ?


1906- Séance de Médiumnité
1906- Séance de Médiumnité

Le mot a presque disparu de notre vocabulaire, remplacé par “clairvoyance”, “intuition” ou “médium”. Pourtant, entre 1920 et 1960, il circulait dans les cercles métapsychistes, ésotériques et astrologiques pour désigner une personne capable de percevoir ou d’écrire de manière intuitive, sans passer par le raisonnement ou la conscience ordinaire. Selon Universalis, en alchimie, c’est la faculté de clairvoyance. Mais c’est le chercheur René Sudre, figure respectée de la métapsychique, qui en a donné la définition la plus précise :

“La métagnomie est la connaissance, soit de choses sensibles, soit de pensées normalement inaccessibles à l’esprit.” Autrement dit, le métagnome est une personne capable de percevoir des informations sans recourir aux sens ordinaires, qu’il s’agisse de faits matériels, d’états mentaux ou même d’événements éloignés dans le temps et l’espace. Aujourd’hui il est reconnu sous le terme plus courant de médium, une personne dotée de capacités extrasensorielles.


Tout ça c’est bien joli, mais parlons franc, parlons Médiuminie !


En astrologie, on n’a pas tout à fait le même point de vue… Si, dans le domaine de la métapsychique, on conclut à partir d’expériences probantes, en astrologie nous cherchons dans les cartes natales les capacités qui peuvent favoriser l’émergence de la perception extra-sensorielle. Je n’irais pas jusqu’à affirmer, comme Michel Chanteresnes*, qu’il s’agit d’une véritable faculté cognitive, car cela n’a pas été établi par la recherche scientifique actuelle. Néanmoins, certains chercheurs en métapsychique la considèrent comme telle, et mes observations en astrologie rejoignent leur idée que cette aptitude peut émerger, par l’expérimentation, chez des personnes astrologiquement prédisposées.

Ce qu’on peut dire aussi, c’est qu’il faut souvent une rupture d’équilibre, fortuite ou volontaire, pour provoquer la réceptivité, ainsi qu’un travail de régénération et d’ouverture comme le yoga, la méditation et bien d’autres disciplines.


Chanteresnes ajoute :

Florizel et Grace Von Reuter pratiquant la xénoglossie à l'aide d'un additor en 1926.
Florizel et Grace Von Reuter pratiquant la xénoglossie, à l'aide d'un additor, en 1926.

« La sensibilité paranormale va des impressions les plus rudimentaires (que certains sujets traduisent simplement par « c’est bon » ou « c’est mauvais ») jusqu’à la description la plus subtile d’états physiques ou mentaux, et même jusqu’à la connaissance cosmique chez certains individus très rares. »


J’ajouterais que la compréhension et l’usage du symbolisme universel sont essentiels, non seulement pour donner forme à ces facultés, mais aussi pour les approfondir. L’expérience m’a montré que, si chacun peut se créer ses propres images et repères, les symboles purement personnels restent limités : ils peuvent avoir une valeur intime, mais n’offrent pas la portée universelle nécessaire à une véritable transmission médiumnique. La pensée symbolique est, à mes yeux, capitale : elle relie l’expérience subjective à un langage partagé et permet de traduire des impressions qui, autrement, resteraient incommunicables.



Louisa E. Rhine
Louisa E. Rhine

Regards croisés : recherches en Parapsychologie et psychologie


Dans le Journal of Parapsychology, vol. 82 (publié en 2018), il est fait mention du classement proposé par Louisa E. Rhine des formes subjectives spontanées des expériences psi.

Sur un échantillon de 1073 personnes sélectionnées pour leurs expériences pressenties, elle détermine 4 grands types d’expérience :



  • Intuitif, où l’expérience d’une personne se limite à une impression ou intuition non raisonnée.

  • Hallucinatoire, où l’expérience se manifeste comme une sensation projetée comme entendre une voix, voir une scène, ressentir une douleur , mais comme si cela venait de l’extérieur..

  • Rêve irréaliste, marqué par un contenu de type irréaliste, sous une forme symbolique comme le rêve, les images allégorique ou du contenu non littéral soumis à interprétation

  • Rêve réaliste, dans lequel l’imagerie est presque photographique, ou les images ressemblent à la réalité, parfois détaillées comme une scène déjà vécu.


C’est un classement que je trouve tout à fait utile pour éviter la confusion entre profils médiumniques et pathologie psychiatrique. Mon intention, en écrivant cet article, n’est pas de disqualifier par une vision purement psychologique, mais d’apporter un éclairage sur la capacité elle-même. Pour cela, je dirais que les perceptions, quelles qu’elles soient, doivent rester non envahissantes, sous contrôle émotionnel, et ne pas entraîner de dysfonctionnement dans la vie quotidienne.


En psychologie, des études (notamment Wahbeh & Radin, 2018) montrent que les personnes ayant des expériences de médiumnité obtiennent des scores légèrement plus élevés sur l’échelle de dissociation, mais toujours bien en deçà du seuil pathologique. Cela signifie que ces expériences ne relèvent pas d’un trouble mental, à condition qu’elles restent non perturbantes.

La différence essentielle se situe dans la maîtrise émotionnelle : celles et ceux qui vivent ces expériences de façon équilibrée, sans anxiété ni perte de repères, demeurent dans le registre d’une faculté potentialisable plutôt que d’un symptôme. Cette idée rejoint le concept de « sensibilité ouverte mais contrôlée » que d’autres chercheurs ont également souligné : les capacités psi sont souvent reliées à un profil de personnalité ouvert (schizotypie positive, absorption relative), mais sans la désorganisation cognitive ou émotionnelle qui caractérise une pathologie.


Le don de médium sous l’œil astrologique


Si je reprends ma casquette d’astrologue, je vais maintenant aborder les facteurs du thème natal qui peuvent nous orienter vers de telles capacités, qu’elles soient déjà ouvertes ou encore à l’état latent.


Pour commencer, rappelons quelques bases. Les prémonitions, les images que l’on perçoit, les rêves dont on se souvient sont liés à notre réceptivité et à l’intuition. L’eau et le feu jouent ici un rôle central. L’eau est un récepteur, qui apporte la résonance et représente un élément naturel de la sensibilité et de l’imprégnation, souvent à la source des impressions intuitives les plus immédiates. Quant au feu, il est émetteur : il s’exprime dans la vision, l’élan prophétique, l’intuition fulgurante qui s’impose comme une certitude intérieure. On pourrait d’ailleurs élargir cette observation à la dynamique des signes de Feu : le Bélier ouvre l’élan, le Lion l’incarne dans la force vitale, et le Sagittaire l’élève vers la vision. De la même manière, les signes d’Eau – Cancer, Scorpion, Poissons – favorisent la réceptivité et l’imprégnation. Chaque triplicité trace ainsi un chemin, fait d’étapes successives de réception ou de projection.


Sur le plan fonctionnel, si l’on veut comprendre d’où viennent les prémonitions, les perceptions inhabituelles ou les rêves prophétiques, on parlera d’intuitions issues du mental et du subconscient, c’est-à-dire de ces fonctions neuro-sensorielles capables de traiter des informations sans passer par la conscience. Notre cerveau capte et interprète en permanence des micro-signaux de l’environnement, sans que nous en ayons conscience, et ceux-ci peuvent activer nos circuits émotionnels et donner l’impression de « savoir à l’avance ». Ce mécanisme est bien documenté en neurosciences, notamment par le rôle de l’amygdale, qui réagit parfois avant même que le cortex ait fini d’analyser la situation. C’est une forme documentée d’anticipation inconsciente, mais c’est tout ce que nous pourrons en dire pour le moment car là n’est pas notre sujet.


Cela nous donne simplement une piste de réflexion sur nos paramètres astrologiques.


Toutes ces fonctions sont rattachées au symbolisme de Mercure, de Vénus et de la Lune: Mercure, le grand cérébral, régit le traitement et l’intégration des informations, alors que Vénus incarne la sensorialité, un combo neuro-sensoriel. La Lune est trés importante car elle est le réceptacle de la sensibilité. Elle capte avant même que Mercure ne formule et joue le rôle de baromètre émotionnel primaire. C’est un canal qui transforme et module les influences astrales, elle règle le passage entre conscient et subconscient, corps et psyché. Mais il serait réducteur d’en rester à ces trois planètes. Une grande part de ces perceptions est traitée par l’inconscient, qui a pour rôle d’anticiper le danger (Pluton), mais aussi de créer une connexion subtile avec l’autre par l’empathie (Neptune). Pluton agit comme un révélateur viscéral. Il relie la perception aux instincts de survie les plus archaïques et aux zones de mutation profonde de la psyché. C’est lui qui confronte l’individu à l’expérience de la limite, là où la conscience bascule et peut s’ouvrir à une transformation radicale. Ce n’est pas l’équilibre qui rend médium, mais la faille : et Pluton signale précisément cette brèche où l’expérience extra-sensorielle peut surgir. Tandis que Neptune élargit le champ de perception : il absorbe, ressent et se fond dans l’expérience de l’autre, donnant parfois l’impression d’une véritable fusion psychique. Il ouvre aux états modifiés de conscience (sommeil, rêve, hypnose, extase) et à la télépathie. Mais cette puissance d’absorption nécessite un Saturne fort pour être canalisée ; sans quoi, la sensibilité ne mène qu’à la confusion, à l’illusion et au flou.

Le cercle médiumnique, reflet du cercle zodiacal
Le cercle médiumnique, reflet du cercle zodiacal

Dans cette vision, on comprend bien que tous les liens reliant nos planètes intimes – Mercure, la Lune, Vénus – aux transpersonnelles, Neptune et Pluton, forment déjà un terrain neuro-perceptif favorable. Mais tout cet afflux sensitif peut devenir envahissant et appauvrissant s’il n’existe pas l’énergie d’affirmation, cet activateur corporel et énergétique qui transforme la réception en expérience vivante. De même, la réceptivité devient pathologique si elle n’est pas canalisée et structurée par la terre, sous la forme de Saturne ou d’un ancrage solide, qui apporte la cohérence et la stabilité nécessaires.

Le médium est un transmetteur et c’est dans ce cadre que Mars joue le rôle d’émetteur vibrant. C’est lui qui mobilise l’énergie, met en mouvement et permet d’actionner l’expérience intuitive. Jupiter, quant à lui, agit comme intégrateur : il élève, ordonne et amplifie l’expérience, en lui donnant une portée universelle. Là où Neptune dissout et fusionne, Jupiter élargit sur des plans vibratoires plus élevés, apportant cette confiance intérieure qui transforme la perception en vision prophétique.


Nous avons vu qu’il existait plusieurs formes de perception extra-sensorielle. Parmi elles, il y a la vision : celle qui surgit comme un flash, un éclair. C’est là qu’Uranus intervient : il insuffle la fulgurance, il donne à l’expérience intuitive une apparition soudaine, presque électrique. Uranus ne prépare pas, n’explique pas : il projette d’un seul coup l’image, la certitude ou l’idée. C’est l’antenne haute fréquence, le canal des révélations instantanées. Mais pour que cette étincelle devienne constructive et ne se dissolve pas en disjonction nerveuse, l’intégration de Saturne reste primordiale. C’est lui qui donne la charpente, la cohérence, surtout si son lien à Mercure est fort. Sans Saturne, la fulgurance uranienne risque de rester une agitation lumineuse ; avec lui, elle devient vision structurée.


Ce qui est certain, c’est que le fil conducteur de la clairvoyance reste celui de Saturne. Alors que pour certain il les confronte à un blocage, il est avant tout une sagesse d’ancrage et de structuration de l’énergie médiumnique. Par sa fonction de concentration, de focalisation et de cristallisation, il agit comme un intégrateur du fluide extra-sensoriel. Sans lui, la perception se dilue dans le flou ; avec lui, elle devient opérative. C’est particulièrement vrai quand Saturne est placé en maison VIII ou XII, qui sont des secteurs de défi qui nous confrontent directement à l’invisible, et à la sagesse spirituelle.


On peut aussi constater que certains stelliums sont particulièrement favorables à la médiumnité, car l’énergie y circule de façon concentrée. La proximité planétaire crée un champ vibratoire dense qui facilite la transmission des influx.


Alors la médiumnité ? Qu’en pensez vous ? 


Une invention chimérique de l’esprit ou une réalité qui n’a pas encore trouvé un écho scientifique ? En astrologie, la réalité réside dans l’influx énergétique et vibratoire qui nous concerne tous. Il ne s’agit pas de revenir au temps de la chasse aux sorcières de Salem mais bien d’ouvrir une vraie discussion sur la réalité de certaines personnes sans pour autant les dénigrer ou les penser fous ! Certaines choses ne s’expliquent pas et ce n’est pas pour autant qu’elles ne sont pas vraies… Et l’astrologie permet encore d’ouvrir les frontières sur ce qu’on ne voit pas toujours, qu’on ne comprend pas encore et qui, pour autant, ne veut pas dire que cela n’existe pas ou que cela fait partie d’un état psychique dysfonctionnel. Le symbolisme reste un langage universel plus cohérent que jamais, qui permet de vivre comme le bambou qui plie sous la tempête, et non comme le chêne qui casse dans sa rigidité.


Stefany


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